Le restaurant Le Chambouletous mise sur l’inclusion de personnes en situation de handicap. Si il risque de bousculer ses clients avec une cuisine gourmande et une équipe fabuleuse, c’est la vie professionnelle de toute l’équipe que Le Chambouletous a bouleversée. Retour sur ces petits et grands changements avec Christophe Girault, fondateur du restaurant, au lendemain de la pré-ouverture.
Interview réalisée par téléphone le 24 mai 2022
L’initiateur
Ce restaurant est avant tout un projet entrepreneurial porté par Christophe Girault. Ce restaurateur de métier revient à ses premières amours après une reconversion dans l’informatique en région parisienne, qui avait fait son temps. De retour à Dijon en famille, il mise sur Le Chambouletous pour offrir aux personnes avec déficience intellectuelle, l’occasion de tester l’emploi en milieu ordinaire.
Sur ce projet, Christophe est loin d’être seul ! Il y a Denis, soutien financier solide, qui met son congé de reconversion au service du restaurant. Avec sa longue carrière dans le groupe Accor, ses connaissances réseau et son expertise métier, Le Chambouletous avait toutes les chances de convaincre banquiers et partenaires…
Une affaire d’équipe !
Mais Le Chambouletous, c’est surtout une équipe avec un pilier central en cuisine, Jean-Marc, fort de ses 40 ans de métier dont 7 passés comme moniteur d’atelier en ESAT, et une rencontre qui s’est faite tout naturellement, suite à un article dans la presse locale. Ensuite, il y a Nicolas, en salle, et Noémie, en cuisine. Ce duo de professionnels de la restauration n’a pas hésité à quitter leur job pour proposer spontanément leur candidature au Chambouletous. I
l y a aussi Marion, première embauchée porteuse de handicap du restaurant. Si Christophe envisageait de démarrer ses recrutements avec des personnes porteuses de trisomie 21, il n’aura fallu qu’une journée à cette jeune fille, déficiente visuelle et auditive, pour convaincre l’équipe qu’elle pourrait faire le job ! C’est donc avec un CDD de 16 h par semaine, qu’elle acquiert enfin une activité salariée.
Pour les trois prochains mois, ce seront 19 stagiaires en situation de handicap, qui se relaieront en salle et en cuisine, sur des périodes de deux semaines. Adrien, Rose et Louis, la première semaine, suivis de différents profils, sous le regard bienveillant de Mélanie, chargée d’insertion professionnelle à l’association Trisomie 21 Côte d’Or, qui en accompagne certains.
Parmi eux, se cache Louis, le fils de Christophe. Porteur d’une trisomie 21, ce jeune homme de presque 18 ans se destine à la restauration. Tout juste débarqué à Dijon suite au déménagement familial, Louis prend ses marques. S’il démarre par un stage en cuisine et en salle, il envisage de bénéficier du dispositif « banc d’essai »*, qui lui permettrait, dès septembre, de concilier qualification professionnelle et apprentissage.
Cette première période de stages permettra à chacun de se déterminer sur la restauration, l’emploi en milieu ordinaire, son poste de prédilection, etc. À l’issue de cette période, une équipe sera constituée. Des évaluations avec les référents des ESAT permettront au restaurant de proposer des mises à disposition sur un à six mois. Si possible, leur statut basculera ensuite en CDI à horizon 2023. Ce qui n’empêchera pas Le Chambouletous de continuer à accueillir des stagiaires pour permettre à chacun de tester, avec bienveillance, le travail en milieu ordinaire !
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